Le 6 juin 2007
Bossière Isabelle
Résumé partiel de l’interview de Corinne Lepage, fondatrice de CAP 21, considérée par l’opinion publique comme étant une « écologiste de droite » depuis sa participation de 1995 à 1997 au gouvernement d’Alain Juppé. Récemment ralliée à M.Bayrou dans le cadre de la campagne présidentielle. (France-Culture, le 22 mai 2007).
1. Un constat environnemental préoccupant au plan mondial
Partant du constat que la qualité de l’environnement est menacée (Oser l’espérance, 2001), et faisant brièvement allusion au Pacte écologique de M.Hulot, signé par nombre de présidentiables lors de la précédente campagne, Mme Lepage affirme qu’il faut agir.
Elle cite aussi Edgar Pisani in Le vieil Homme et la Terre, qui affirmait que « Nous avons trop plaidé pour une agriculture intensive » au détriment d’une production de qualité (actuellement encouragée par l’Union européenne avec la méthode de « découplement » des aides aux agriculteurs).
Enfin, Mme Lepage fait allusion aux propos tenus il y a peu par Jacques Chirac pour l’ONUE (organisme de l’ ONU pour le développement, en gestation). Le Président s’indignait de ce que les 2/3 des terres arables dans le monde soient consacrées non pas à nourrir les hommes à proprement parler, mais le bétail (exemple récent de la culture du soja au Brésil, qui pousse à partir d’un défrichage nuisible de la forêt amazonienne, à la suite de commandes d’industries agro-alimentaires asiatiques).
2. Peut-on imposer des « Normes de vie » pour améliorer les problèmes écologiques ?
Selon Corinne Lepage, on peut agir en amont, en privilégiant 2 axes :
a) En développant les informations divulguées au grand public (réduire l’asymétrie d’information).
Il existe des produits toxiques (exemple des pesticides interdits par la récente convention européenne REACH) et les personnes doivent en être plus largement averties afin de changer de comportement à l’égard de ces substances.
Des « Normes éthiques » ou labels, doivent être généralisés pour les entreprises, afin de les responsabiliser dans la gestion de leurs ressources humaines et des produits qu’elles utilisent.(exemple de l’entreprise Nike qui, autrefois épinglée pour son utilisation du travail des enfants dans les pays émergents, est depuis, en pointe en matière de normes éthiques).
b) Autre solution : jouer sur les prix pour inciter à la vertu, et sur les normes de sécurité
L’esprit est de « faire payer cher ce qui coûte cher à la collectivité », tout en « organisant des compensations pour les personnes de revenu modeste pour qu’elles n’en soient pas trop pénalisées ».
« Il faut donc intégrer dans les prix, à l’entrée de l’UE, une taxation supplémentaire pour certains comportements » (exemple de la « taxe carbone » : « quand on émet 1 tonne de CO2, il faut le payer »…).
Enfin, selon Corinne Lepage, les produits chinois ne respecteraient pas souvent les standards européens dont les normes de sécurité devraient, dés lors, être plus contraignantes, sachant qu’à long terme, le développement même des pays du Sud amènera certainement une telle prise de conscience environnementale de leur part.
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